CHAPITRE XX - L'origine de l'Homme.
CHAPITRE XX
L'ORIGINE DE L'HOMME
Pour parachever cette œuvre, un dernier pas restait à franchir : ayant compris
l'origine naturelle de tous les êtres vivants, LAMARCK allait-il, par un vain
respect des croyances ancestrales, laisser l'Homme en dehors du cadre de son
étude ? Sans doute, chaque fois qu'il parlera de l'Homme, il a bien soin de dire
qu'il ne s'occupe de lui que « relativement à son organisation » ; que son «
origine est différente » de celle des animaux, mais ces précautions oratoires
une fois prises, il rentrera hardiment dans son sujet, et exposera avec le plus
grand calme les hypothèses qui lui paraissent susceptibles d'expliquer la
descendance animale de l'Homme (1).
LAMARCK commence par combattre l'erreur anthropocentrique : pour lui, l'Homme
est un animal, très perfectionné, le plus perfectionné des animaux, mais
cependant, comme eux, soumis aux mêmes nécessités naturelles :
« Ce que j'apperçois ici de plus positif, c'est que, sous le rapport de son être
physique, l'homme est entièrement assujetti aux lois de la nature ; qu'il agit
toujours conformément à ces lois et par elles, en sorte que, dans des
circonstances parfaitement semblables, ses actions se ressemblent constamment ;
qu'il fait partie des corps vivans, et que, conséquemment, il se trouve soumis
aux lois qui les régissent ; qu'il tient aux animaux par l'organisation, et qu'à
cet égard il offre, dans l'ensemble des parties de la sienne, le terme des
perfectionne- [perfectionnemens]
(1) LAMARCK s'est occupé à plusieurs reprises de la question de l'origine de
l'Homme ; voyez : Recherches sur les corps vivans, pp. 124-136 : Quelques
considérations relatives à l'homme. - Philosophie zoologique ; pp. 349-357 :
Quelques observations relatives à l'homme - enfin, l'article « Homme » du Nouv.
Dict. Hist. Nat. de DÉTERVILLE (2e édit. XV, p. 270) reproduit in extenso dans
le Système Analytique (p. 149 et suiv.).
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